En tant que fan de longue date de Debian, j’étais très impatient de tester la version 12 dès sa sortie. Après un mois passé à l’utiliser au quotidien, voici mon retour complet sur ce que j’estime être la meilleure mouture jamais publiée de cette distro légendaire.
Une base stable depuis 30 ans
“Debian n’a jamais été une distribution ayant l’intention d’épater qui que ce soit, car elle est plus proche d’un ami loyal qui est toujours fiable et là pour vous plutôt que de quelqu’un qui essaye inlassablement de vous divertir”
Fidèle à ses principes, Debian mise avant tout sur la stabilité et la fiabilité, au détriment perhaps d’un desktop plus moderne. Le but n’est pas de séduire avec les dernières interfaces utilisateur, mais de fournir une base solide et sans surprise.
Et cela fait 30 ans que ça marche ! Beaucoup de distros populaires comme Ubuntu, Mint ou encore Kali Linux utilisent d’ailleurs Debian comme fondation.
Concrètement, cette version 12 apporte :
- Noyau Linux 5.10 LTS
- Bureau GNOME 43
- Suite LibreOffice 7.4
- Firefox ESR 102
Rien de bien excitant, mais un ensemble cohérent orienté productivité plus que fioritures graphiques.
Le choix parmi plusieurs environnements
Là où Ubuntu et consorts ne proposent qu’un seul bureau, Debian laisse le champ libre avec plusieurs environnements au choix :
- GNOME 43 (par défaut)
- KDE Plasma 5.27
- Xfce
- MATE
- Cinnamon
- LXDE
- LXQT
On sélectionne celui qu’on préfère lors de l’installation, avec la possibilité d’en mettre plusieurs pour tester.
Personnellement, j’apprécie beaucoup GNOME pour sa simplicité et son design épuré. Mais je reconnais que Plasma 5.27 est clairement le point fort de cette version. Etant la dernière mouture de la série 5, cette version du populaire bureau KDE sera maintenue longtemps.
De leur côté, les amateurs de docks et menus démarrer classiques préféreront peut-être Xfce, MATE ou Cinnamon. Bref, il y en a pour tous les goûts !
Des applications à jour malgré les apparences
L’un des reproches récurrents envers Debian concerne ses logiciels obsolètes. Certes, LibreOffice 7.4 n’est déjà plus supporté et la version figée posera problème… jusqu’à Debian 13 !
Heureusement, grâce aux formats universels comme Flatpak et AppImage, mettre à jour certains packages récents sans impacter le coeur du système est devenu un jeu d’enfant. Et pour les développeurs, l’utilisation de conteneurs permet d’accéder à des bibliothèques récentes.
Ainsi, Debian 12 peut désormais combler son retard au niveau des applications, sans pour autant trahir son ADN axé sur la stabilité.
“De nos jours, nous ne sommes plus vraiment pris en otage par les versions figées des applications.”
Personnellement, je n’utilise que des formats universels comme Flatpak pour mes applications graphiques. Et je n’ai eu aucun souci de ce côté sous Debian 12, avec des logiciels parfaitement à jour.
Une compatibilité matérielle enfin au niveau
Autre point noir historique de Debian : la gestion désastreuse du matériel sur PC modernes. Entre les chipsets Wi-Fi et cartes graphiques non supportées, il fallait parfois bidouiller pour profiter de toutes les capacités de sa machine.
Mais cette époque est enfin révolue ! Avec Debian 12, le support de pilotes privateurs est activé par défaut à l’installation. Plus besoin de galérer pour installer ses drivers NVIDIA ou Broadcom.
Résultat : de mon Wi-Fi jusqu’à mon GPU Nvidia, absolument tout fonctionne sur mon PC portable dès la première utilisation. Et pour moi qui utilise GNOME, c’est essentiel d’avoir la fluidité maximale. Je n’aurais pas aimé devoir bidouiller comme par le passé !
“Pour cette raison, je pense que Debian 12 sera un point de départ fantastique pour les nouveaux arrivants.”
Bien sûr, désactiver ces pilotes propriétaires reste possible pour ceux qui préfèrent du 100% libre. Mais la grande majorité des utilisateurs sera séduite par ce support matériel enfin complet.
Performances et stabilité au top
Malgré cet ajout de pilotes privateurs, Debian 12 ne déroge pas à sa légendaire fiabilité. Que ce soit sur mon PC portable ou mes serveurs, elle s’est montrée absolument irréprochable.
Alors que bugs et plantages sont monnaie courante sur beaucoup de distros, sous Debian c’est tout l’inverse : un système tellement fiable que j’en suis venu à douter ! Pendant un mois, je n’ai pas rencontré le moindre problème, que ce soit sous forme de crash, freeze ou ralentissement.
Et côté réactivité, Debian 12 est de loin la version la plus véloce que j’ai testée. Grâce à l’intégration de la technologie triple buffering d’Ubuntu, l’ensemble est sensiblement plus pep’s. Le démarrage et l’ouverture des logiciels est flagrante par rapport à Debian 11.
“Debian 12 est la version la plus réactive que j’ai jamais utilisée. Elle démarre plus rapidement, les applications s’ouvrent plus vite, c’est vraiment rapide.”
Même sur mon vieux PC de test, tout semble fluide. Bref, une distribution qui sait allier modernité et stabilité exemplaire.
Une vieille connaissance rassurante
Alors que les grands noms du Linux comme Ubuntu et Red Hat font régulièrement parler d’eux, Debian garde le cap, en restant fidèle à son ADN. Pas de revirements brusques, ni de décisions controversées. La distro évolue à son rythme, portée par une large communauté de développeurs bénévoles.
Un gage de pérennité rassurant quand on voit certains projets plus populaires tiraillés entre intérêts marketing et besoins de leurs utilisateurs.
Avec Debian, je sais que je retrouverai la même vieille connaissance, version après version. Pas de surprise désagréable, ni de fonctionnalités imposées contre mon gré.
Et c’est ce qui fait tout son charme pour un utilisateur exigeant comme moi !
Conclusion
Avec sa nouvelle flexibilité au niveau des applications, son support matériel complet et ses optimisations bienvenues, Debian 12 est la version ultime pour moi. À la fois moderne et inébranlablement stable.
Sa conception désuète effraiera peut-être certains novices. Mais pour tous ceux qui cherchent un système Linux sérieux, facile à administrer et voué à traverser les années sans sourciller, Debian 12 est LA distribution de choix.
Prêts à installer cette vieille dame du libre pour les 30 prochaines années sur vos machines ?